FIBI — La Force d’Intervention du Bien Imaginaire

Mesdames, Messieurs, Citoyens fatigués mais lucides, Bienvenue au QG du FIBI, la Force d’Intervention du Bien Imaginaire, cette agence parallèle née d’un constat simple : quand la vérité est séquestrée, il faut bien que le sarcasme s’évade.

Le CNRD, c’est un peu comme un feuilleton sans fin : le scénario change chaque semaine, les acteurs s’improvisent démocrates, et le public finit par connaître les répliques par cœur. Ils avaient promis le redressement, ils ont livré le redressement fiscal du peuple et l’extension illimitée du pouvoir d’uniforme. Leur programme ? Une équation simple : transition + transition = éternité. Et le calendrier électoral est devenu un mythe, un conte pour enfants sages — ou résignés.

Le soldat du CNRD se prend pour un prophète en treillis. Il parle de morale publique avec la bouche pleine de privilèges, de République avec la main dans le tiroir, et de refondation avec un bulldozer dans le regard. Sa philosophie est d’une simplicité militaire : « si ça bouge, on réprime ; si ça parle, on convoque ; si ça pense, on surveille. » Le FIBI appelle cela la gouvernance par réflexe pavlovien : chaque idée libre déclenche une crise d’autorité.

Nos enquêteurs du FIBI ont identifié plusieurs départements spéciaux, non publiés au Journal officiel, mais très actifs dans la vie publique :

Le Ministère de la Patience du Peuple, chargé de prolonger l’attente jusqu’à l’amnésie collective.

Le Ministère des Communiqués Quotidiens, spécialiste du verbe sans verbe d’action.

Le Ministère des Selfies Stratégiques, responsable de la mise en scène des réalisations invisibles.

Le Haut Commissariat à la Confusion, expert en chronologie brouillée et en vérités contradictoires.

Le Ministère de la Contorsion et de la Duperie, dirigé par des virtuoses capables de transformer chaque échec en prouesse nationale.

Et enfin, le prestigieux Ministère des Sourires, des Applaudissements et des Câlins, chargé de célébrer chaque dérive comme une victoire historique, et de distribuer l’enthousiasme officiel à la tonne. Au royaume des bérets et des bévues, les câlins deviennent stratégie, les sourires protocole, et les applaudissements politique publique.

Pendant que le CNRD décore les murs du pouvoir avec les portraits de sa propre gloire, le FIBI, lui, mène des enquêtes sur le terrain de la décence disparue. Nos agents ne portent pas d’armes, mais des stylos à munitions de vérité. Ils infiltrent les discours, traquent les contradictions, et mesurent le taux de réalité dans chaque promesse : résultat, 0,3 %, marge d’erreur comprise.

Nous avons même créé une unité spéciale : la Division des Illusions Nationales. Mission : recenser les victoires imaginaires annoncées en fanfare et disparues avant même le prochain communiqué. Ici, la justice est devenue un art martial : elle frappe d’abord, réfléchit après. La liberté de presse se pratique en équilibre sur une corde raide, et la vérité s’exile en douce, faute de visa patriotique. Ce pays, jadis plein de promesses, ressemble désormais à une salle d’attente sans porte de sortie, où les citoyens patientent pendant que le pouvoir joue au Monopoly avec les institutions.

Mais nous, au FIBI, n’avons ni casernes, ni blindés, ni comptes offshore. Nous avons mieux : la mémoire, le verbe et le rire. Le rire acide, celui qui ne s’oublie pas. Le rire qui démonte le mensonge en trois phrases et un silence. Le rire qui sauve la dignité quand le sérieux devient grotesque. Notre devise : quand ils paradent, nous ironisons ; quand ils mentent, nous notons ; quand ils célèbrent leur propre ridicule, nous diffusons en direct.

Le CNRD survivra peut-être au temps, mais pas à la satire. Car le ridicule, lui, n’a jamais connu d’amnistie. Et l’Histoire, cette vieille comptable sans émotion, saura un jour présenter la facture — sans réduction militaire.

Alpha Issagha Diallo, Fondateur du FIBI — Service d’Ironie Publique et de Désintoxication Nationale Ministre délégué du Rire Stratégique, de la Vérité Incontrôlée et des Répliques Mortelles.

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