Présidentielle 2025 : l’élection sans loi — la supercherie à visage découvert

Ils ont claironné la promulgation d’un code électoral comme on exhibe un trophée. Fanfares, communiqués, posture solennelle — et puis ? Rien. Pas un texte. Pas une ligne. Pas le moindre décret publié. Le grand discours solennel sur la « loi qui organise tout » se dissout dans l’air comme une fumée d’effets spéciaux : spectaculaire, mais intangible.

Répétons lentement pour les distraits : on nous annonce une loi, on organise une élection, et le texte de la loi n’existe pas. Ni au Journal Officiel, ni dans un quelconque bulletin public, ni sur aucune table où la République range ses actes. C’est un acte de prestidigitation institutionnelle : promettre la règle puis abolir sa publication. Bravo — quel sens du timing ! Quel culot !

Alors posons la question que tout citoyen doit hurler à pleine voix : Sur quelle base légale prétendez-vous tenir un scrutin ?

Sur quel article, quel décret, quel paragraphe écrit et vérifiable ces gens s’appuient-ils pour exiger la confiance du peuple ? Sur quelle feuille invisible comptez-vous fonder la légitimité d’un mandat ? Voilà l’interrogation élémentaire — et la seule réponse acceptable est un document, pas une pirouette rhétorique.

Ne vous y trompez pas : ce n’est pas une bévue administrative. C’est une stratégie. Faire naître l’élection dans le flou, la pousser à naître sans cadastre juridique, c’est transformer la loi en costume de scène qu’on endosse quand ça arrange. Quand la règle est une option, l’arbitraire devient norme. Et lorsque l’arbitraire devient norme, la démocratie devient accessoire.

Le sarcasme ici n’est pas gratuit : il est une loupe. On rit pour mieux voir. Et ce que révèle la loupe, c’est un pouvoir qui joue à la démocratie mais qui refuse d’être jugé par ses propres textes. Ils veulent la mise en scène, pas la substance. Ils convoquent les urnes mais oublient la colonne vertébrale qui rend un scrutin crédible : la loi écrite, publiée, consultable, opposable.

Aux potentiels “candidats” — à tous ceux qui accepteront de monter sur cette scène creuse — la question est simple, implacable et publique : acceptez-vous de participer à un scrutin sans base légale publiée ? Si la réponse est oui, alors vous devenez complices d’une parodie institutionnelle. Si la réponse est non, alors retirez-vous tout de suite et cessez d’offrir la vitrine aux illusionnistes.

Ils peuvent continuer à chanter la démocratie en sourdine. Nous, nous exigerons la partition. Nous demanderons le texte. Nous refuserons la farce. L’élection sans code, c’est la démocratie sans ossature — et la nation a besoin d’os, pas de papier mâché.

Rions, encore — mais que ce rire soit suivi d’un geste : la demande publique, la pression, l’exigence d’un texte visible. Car lorsque la règle est rendue publique, la supercherie s’écroule. Et quand la supercherie s’écroule, leurs illusions prennent la fuite.

Alpha Issagha Diallo, Démolisseur public des mascarades d’État.

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